(Agence Ecofin) – Les banques commerciales marocaines sont exposées aux risques qui découleront des diverses conséquences de l’épidémie de coronavirus, apprend-on d’une analyse effectuée par Fitch Ratings. Toutefois précise l’agence de notation, ces risques sont gérables en raison de la stabilité qui caractérise la situation macroéconomique actuelle de ce pays nord-africain.
« En décembre 2019, nous prévoyions une croissance de 3,5% du produit intérieur brut (PIB) contre 2,7% en 2019. Actuellement, nous penchons pour un ralentissement de la croissance du PIB en 2020, compte tenu des turbulences économiques généralisées liées au coronavirus », ont fait savoir les experts de Fitch Ratings dans une note dont l’Agence Ecofin a obtenu une copie.
Les principaux secteurs identifiés comme étant à risque sont le tourisme, l’automobile et l’agriculture. Le secteur du tourisme a contribué à hauteur de 15 milliards $ au PIB marocain en 2019 qui était de 119 milliards $, selon des données de la Banque centrale, Bank Al-Maghrib. Fitch estime qu’une réduction de 50% des revenus du tourisme affectera plusieurs petites et moyennes entreprises qui en dépendent, et qui sont clientes des banques.
« Une réduction de 50% du nombre de touristes au Maroc (qui était de 13 millions en 2019) et la baisse de 50% des contributions du secteur au PIB qui en résulteraient, constitueraient un choc suffisamment important pour que nous réévaluions notre opinion sur l’environnement opérationnel des banques, avec des conséquences potentielles sur la note de viabilité des banques », a expliqué Fitch Ratings.
A la fin de l’année 2019, l’encours des crédits accordés par les banques à l’économie atteignait 916,6 milliards de dirhams. La part servie au secteur agriculture et pêche était de 38,4 milliards de dirhams, soit un peu plus de 4,1% du total des crédits. Pareillement, les prêts au secteur du tourisme sont assez modestes (pratiquement 2% du total). Mais le défi est que de nombreuses personnes travaillant pour ces secteurs ont reçu des crédits, ainsi que des entreprises connexes.
L’encours des crédits au secteur de l’automobile n’est par exemple pas connu, mais il contribue désormais à 30% du PIB et est la première source des devises au Maroc. Si la situation de son principal marché qu’est l’Europe ne s’améliore pas, cela pourrait avoir d’importantes conséquences sur plusieurs domaines d’activité dans le Royaume.
Idriss Linge
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by : Agence Ecofin
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