(Agence Ecofin) – Le chiffre d’affaires des activités de banque d’investissement est en baisse dans le monde, traduisant un manque d’opportunités et une plus grande crainte des investisseurs. L’Afrique subsaharienne n’échappe pas à cette tendance globale.

Le groupe bancaire américain JP Morgan a généré 7 milliards $ de revenus sur ses activités de banque d’investissement en 2022, selon des données publiées par Refinitiv, la plateforme des données du groupe média Reuters. Si ce chiffre d’affaires peut paraitre élevé à l’échelle de plusieurs institutions financières en Afrique, il est à noter qu’il est en baisse de 47% en comparaison avec celui de la même période en 2021.

Cette tendance n’est pas unique à la première banque du monde en termes de capitalisation boursière. Ses concurrentes directes, que sont Goldman Sachs, Bank of America Securities, Morgan Stanley, Citigroup, Barclays ou encore Credit Suisse, ont toutes connu une baisse de leurs chiffres d’affaires respectifs de banque d’investissement.

C’est le secteur dans son ensemble qui a connu une dynamique modeste sur la période analysée. Le chiffre d’affaires global de toutes les banques d’investissement a reculé de 33% pour atteindre 110,5 milliards $. C’est le niveau le plus bas depuis 2019, et le quatrième trimestre a été le moins performant depuis 2020. On a aussi pu noter un recul des revenus de banque d’investissement sur les 4 derniers trimestres.

Cette dynamique négative survient au moment même où les gouvernements et les entreprises de toutes les régions du monde ont besoin d’avoir des capitaux en devise pour maintenir leurs objectifs d’investissement ou pour rembourser de précédentes dettes. Les revenus de banque d’investissement tiennent compte des commissions perçues sur des prêts syndiqués, les fusions-acquisitions, les émissions d’obligations sur des marchés internationaux, et la gestion de grosses opérations boursières.

Des revenus en baisse pour les intermédiaires de ce secteur traduisent la baisse de confiance générale pour les financiers ou pour les entreprises. L’Afrique subsaharienne n’a pas échappé à cette évolution de chose. En attendant les données complètes de l’année 2022, les tendances à la fin du troisième trimestre étaient déjà en recul. Pour la période, les revenus de banque d’investissement étaient de 327,5 millions $, soit 22% de moins que ceux de la même période en 2021, et son niveau le plus bas depuis 2013.

La région, plus que toutes les autres dans le monde, continue d’être perçue sur la base d’un présumé risque très élevé qui s’est traduit par des valeurs et des transactions en baisse sur les principaux marchés boursiers, un recours au marché international de la dette qui a beaucoup ralenti, et moins de transactions de fusions-acquisitions ciblant le continent.