Les baleines de Bontemps… à Curepipe !

Nos parapluies nous protègent de la pluie, mais résistent mal aux coups de vent. Heureux alors ceux qui connaissent l’adresse d’un réparateur. Grâce à la pluie, André Bontemps – oui, c’est son nom ! – s’est fait une petite place au soleil

Les baleines de Bontemps… à Curepipe !

Nos parapluies nous protègent de la pluie, mais résistent mal aux coups de vent. Heureux alors ceux qui connaissent l’adresse d’un réparateur. Grâce à la pluie, André Bontemps – oui, c’est son nom ! – s’est fait une petite place au soleil

 

Cheveux au vent, voilà que l’on se prend pour Victoria Beckham. à Curepipe, le pari est risqué. L’endroit n’est pas très approprié pour jouer au top model, mais on ne choisit pas le lieu de sa naissance, n’est-ce pas ? à la moindre goutte de pluie, on ne pense qu’à son brushing et on ouvre son parapluie. Et le vent se met alors de la partie…Qu’à cela ne tienne, André Bontemps est là. Son métier : réparer, redonner vie aux parapluies qui, autrement, auraient fini leur courte existence dans le caniveau ou au fond d’une poubelle. C’est dans son atelier de réparation de parapluies, à la rue Célicourt Antelme, à Forest-Side, que nous l’avons rencontré. André Bontemps compte deux types de clients : Il y a ceux, de plus en plus nombreux, qui viennent, par précaution, faire renforcer le parapluie qu’ils viennent d’acheter au magasin ou, le plus souvent, avec le « marchand ambulant ». Et puis il y a ceux qui viennent pour la réparation. « On ne peut pas changer de parapluie comme on change de chemise, quand même ! », s’exclame le sexagénaire qui dit « éprouver beaucoup de plaisir à pratiquer ce métier qui exige beaucoup de patience, de concentration et de précision ». Et surtout du sérieux : « Il faut bien respecter la date et l’heure de livraison, il ne faut pas que le client vous dise qu’il aurait mieux fait d’acheter un autre parapluie ; il vous fait confiance, il ne faut pas le décevoir ».

Apprendre sur le tas

Cela fait une dizaine d’années, après une tentative malheureuse de s’installer à l’étranger, qu’André Bontemps pratique le métier de réparateur de parapluies. Il raconte : « J’avais tout laissé pour tenter ma chance à l’étranger, plus précisément en Allemagne. à mon retour au pays j’ai dû trouver un emploi. J’ai voulu faire quelque chose de pas trop commun. En regardant un peu autour de moi, en voyant le nombre de parapluies cassés et jetés à la poubelle, je me suis dit qu’il y avait une opportunité là. J’ai tout appris par moi-même, j’ai fait les poubelles pour récupérer les parapluies cassés ; j’ai observé leur architecture, j’ai démonté, remonté. Croyez-moi, ce n’était pas si difficile que ça. Il faut simplement de la bonne volonté dans tout ce qu’on fait. Quand on veut, on peut ».

Aimer ce qu’on fait

Il faut surtout prendre plaisir dans tout ce qu’on fait, poursuit André Bontemps. « D’accord, c’est cette activité qui me permet de vivre, mais il ne faut pas faire son travail comme une corvée. En réparant un parapluie, je sais que cela va rendre service à quelqu’un. Bien sûr que je suis payé pour le travail, mais j’aime à penser que le parapluie réparé va protéger la personne contre la pluie quand elle va faire son marché, quand elle ira à la messe ou rendra visite à ses proches. Je suis aussi content d’avoir évité à la personne une grosse dépense en achetant un parapluie tout neuf, alors qu’il suffisait d’une petite réparation ».

Réparation, c’est-à-dire réparer les dégâts causés par les intempéries; des brins tordus, les mâts cassés, les dômes retournés, les coutures et attaches décousues, les poignées démanchées. Mais attention, pas si vite, il ne faut pas tout mettre sur le dos de la nature, avertit notre interlocuteur : « Il faut le dire, souvent on ne prend pas assez de précautions ; il faut savoir ouvrir son parapluie quand il vente ; il faut savoir le tenir, le fermer, le ranger. Les gens utilisent leur parapluie un peu n’importe comment et puis ils mettent le tort sur la brise ».

Valoriser le métier

Peut-être qu’il faudrait un manuel d’utilisation… N’y aurait-il pas une petite opportunité là ? André Bontemps plaide pour une valorisation du métier de réparateur de parapluies. « Ici, on nous considère comme des artisans qui ne savent rien faire d’autre. Ailleurs, dans d’autres pays, j’ai vu, c’est une activité reconnue, les réparateurs de parapluies ont leurs ateliers bien en vue, avec leurs enseignes bien faits. Ici, c’est du pittoresque, beaucoup de personnes vous regardent comme une curiosité ».

Pourtant, conclut notre réparateur de parapluies de Forest-Side, il y aurait là beaucoup de possibilités pour des jeunes qui voudraient bien s’y essayer : « Il y aura toujours de la pluie, les gens continueront à casser leurs parapluies, il y aura toujours du travail pour les réparateurs de parapluies. Avec leurs nouvelles idées et leurs nouvelles technologies, les jeunes pourront peut-être trouver d’autres façons de travailler et de faire évoluer le métier. En plus, ce n’est pas un travail fatiguant, ce n’est pas polluant ». Et, pensons un peu au brushing de ces dames. De ce point de vue déjà, il s’agit d’un métier d’une grande utilité sociale.

 

Pourquoi des « baleines » ?

Parce qu’elles étaient faites, autrefois, de fanons de baleines. Les fanons sont ces longues lames de cornes bordées de poils très durs, fixées sur les mâchoires des baleines, qui servent à filtrer l’eau de mer et permettent ainsi aux baleines de se nourrir du plancton et de crevettes. On attribue au Français Jean Marius la paternité du parapluie. Il l’aurait conçu entre 1705 et 1710. Les corsets de l’époque étaient également fabriqués à partir de fanons en raison de leur résistance associée à leur flexibilité. Les baleines de parapluie ont gardé leur appellation d’origine même si elles sont maintenant en métal. Heureusement, car s’il fallait compter les millions de parapluies que l’on considère comme un accessoire jetable en Europe, la baleine serait sans doute déjà une espèce disparue.

Le Parapluie, un accessoire à accorder avec vos vêtements !

Pratique, original et fun, le parapluie peut désormais s’adapter à vos envies du moment. En effet, celui-ci est disponible en différents coloris et designs, ce qui ne manquera pas de mettre votre tenue du jour en valeur. Mais attention, le parapluie n’est pas un accessoire de mode qui date d’hier. Mis en avant par la fameuse Mary Poppins, qui s’élève en tant qu’une indémodable figure de mode anglaise, le parapluie est aussi devenu la marque de fabrique des gentlemen bien éduqués de l’Angleterre victorienne et l’est restée pour longtemps encore. Pliable ou à porter à la main, craquez pour cet accessoire qui sera votre meilleur ami en cas de pluie.

Les parapluies de Cherbourg

Les Parapluies de Cherbourg est un film musical franco-allemand de Jacques Demy, sorti en 1964. Il associe, d’une part des partis pris irréalistes totalement assumés d’un film « enchanté » (dialogues intégralement chantés, décors aux couleurs saturées accordées aux tenues des personnages); d’autre part un souci de rendre compte des réalités économiques, sociales et politiques notamment en datant précisément les parties du film. C’est un des premiers et rares films français à évoquer la guerre d’Algérie. Lauréat du prix Louis-Delluc en 1963, récompensé par une Palme d’or au festival de Cannes de 1964, le film a connu un immense succès critique et populaire, une carrière internationale, des adaptations théâtrales, entre autres à New York et Paris, mais aussi des critiques contre certains choix esthétiques. Le film offre son premier grand rôle à Catherine Deneuve, et va lancer définitivement sa carrière. Elle confiera plus tard qu’elle n’était pas sûre de vouloir faire du cinéma jusqu’à sa rencontre avec Jacques Demy pour le film, qui en fera sa muse.

Capital Media

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