la monnaie « étonnamment » stable, malgré l’approche des élections générales à risque

(Agence Ecofin) – Alors qu’on se rapproche de l’élection présidentielle du 14 janvier 2021, la monnaie ougandaise (shilling) affiche une stabilité qui n’avait pas été observée lors des précédentes échéances de même nature. La covid-19 est une des explications parmi d’autres facteurs.

En Ouganda, la monnaie locale, le shilling ougandais (UGX) continue de gagner le pari de la stabilité, alors qu’on se rapproche des élections générales du 14 janvier 2021, dont la présidentielle perçue par plusieurs observateurs comme étant à risque.

Pour David Cowan, économiste en chef chez Citigroup en charge de l’Afrique, cette situation est assez «différente» de ce qui avait été observé dans les années qui ont précédé les élections de 2011 et 2016. Pour ces scrutins, la monnaie ougandaise avait terminé en baisse de 21,8% en 2010 et de 21,9% en 2015. 

« Si ce schéma s’était répété, il est probable que l’UGX ait déjà franchi le niveau de 4000 pour 1 dollar. Au lieu de cela, à la fin de décembre 2019, le shilling ougandais se négociait à environ 3665/$ et ne s’est légèrement affaibli qu’à environ 3730 UGX/$ à la fin du mois d’octobre 2020 », a fait remarquer David Cowan, dans une note d’analyse dont l’Agence Ecofin a eu une copie.

A deux mois de l’élection présidentielle, le shilling affiche une progression de 1,4%. Cette solidité de la monnaie ougandaise surprend d’autant plus que la Banque centrale de ce pays, en raison de la covid-19, a baissé ses taux directeurs au niveau historiquement bas de 7%. Dans ces circonstances, les institutions d’émissions monétaires cherchent clairement à augmenter la quantité d’argent en circulation dans un pays, et cela a tendance à exercer une pression sur sa valeur.

Chez Citigroup, on estime que plusieurs facteurs peuvent expliquer cette différence. Déjà, dans les deux précédentes élections, le pouvoir en place comme c’est très souvent le cas en Afrique a accru ses dépenses publiques dans le but de soutenir les promesses de campagne du président sortant, Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986. Cette année 2020, même si la covid-19 a imposé des réajustements budgétaires, la fébrilité qui s’est emparé des économies a réduit l’octroi des crédits par les banques.

Selon des données collectées auprès de la Banque centrale d’Ouganda, l’encours du crédit accordé à l’économie à fin septembre 2020 était en progression de 8,4% comparé à son niveau à la fin du mois de décembre 2019. Sur les mêmes périodes en 2010 et 2015, l’encours du crédit avait évolué respectivement de 28,6% et 18,7%.

Cette faible progression du crédit peut justifier en partie cette solidité de la monnaie ougandaise à la veille de l’élection présidentielle. Mais l’autre facteur tient aussi d’un des effets de la covid-19. « Avec la flambée des financements extérieurs et l’impact de la pandémie lié aux mesures de confinement, les réserves de change ont considérablement augmenté au premier semestre 2020, tandis que la demande d’importations a été plus généralement faible. Les importations étaient de 6,85 milliards $ en 2019. Or, elles n’étaient que de 3 milliards $ à la fin du premier semestre 2020. »

La question est désormais celle de savoir quelle orientation prendra la valeur de la monnaie ougandaise après l’élection du 14 janvier 2021. Tout dépendra finalement de l’évolution de l’environnement global, notamment du pétrole. Le groupe français Total envisage de débuter avec l’exploitation dans le pays en 2021, ce qui relèverait significativement les revenus extérieurs du pays.

Rappelons que la monnaie ougandaise s’est dévaluée de 24 396 % depuis 1986. Au mois de mars de cette année-là, elle s’échangeait à 14 UGX contre 1 $.

Idriss Linge

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by : Idriss LINGE

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