(Agence Ecofin) – Au Nigeria, la valeur du naira a de nouveau baissé sur le marché parallèle du dollar et se rapproche dangereusement des 400 pour 1$. Cette situation qui place les intermédiaires boursiers dans l’embarras trouve un début d’explication. Les perspectives ne sont plus rassurantes.
La monnaie nigériane perd de la valeur depuis deux jours sur le FMDQ OTC, une plateforme privée de marché financier parallèle, sur laquelle se négocient la monnaie et les titres d’obligations au Nigeria. En fin de journée ce 8 juillet 2020, la valeur du naira y a terminé à 386,75 pour un dollar américain. A un moment de la journée, elle a même atteint 391,3 pour un dollar.
Cela représente une perte de 8,6% sur le taux officiel appliqué par la Banque centrale du Nigeria, qui est toujours de 360 nairas pour 1$. Cette situation a créé une confusion chez les traders selon Bloomberg. Un sentiment renforcé par le silence de la Banque centrale locale. L’information est critique pour ceux qui sont déjà investisseurs des obligations ou actions au Nigeria.
Si la monnaie continue en effet de perdre de la valeur, cela signifie que rapatrier leurs capitaux sera difficile. Depuis la crise de 2015 et 2016, la Banque centrale nigériane applique une politique des taux de change multiples. Il y a le taux officiel auquel l’institution place des dollars sur le marché monétaire local. Il y a aussi plusieurs taux de marché qui sont déterminés selon les mécanismes de l’offre et la demande sur des marchés parallèles.
Le signe de la vulnérabilité des banques commerciales sur le marché des devises
Cette évolution qui semble surprendre les professionnels du marché boursier nigérian trouve un début d’explication. Les dollars sur le marché parallèle proviennent essentiellement des banques commerciales. Or celles-ci ont besoin d’exportations vigoureuses pour satisfaire la demande de manière significative. Moody’s y a consacré toute une réflexion dans une analyse publiée le 1er juillet 2020.
« Les banques nigérianes sont confrontées à de nouvelles pénuries de devises en raison des faibles revenus pétroliers, de la volatilité des investissements étrangers et de la réduction des envois de fonds de la diaspora. Les pénuries de dollars vont s’intensifier au cours des 12 à 18 prochains mois si les bas prix du pétrole persistent, ravivant la crise de liquidité en devises qui a conduit à un rationnement sévère du dollar lors du dernier krach pétrolier de 2015-2017 », explique l’agence de notation.
Selon les experts de Moody’s, le Nigeria est parvenu à réduire son gap de disponibilité en dollars à seulement 984 millions $ à la fin de l’année 2019. Ils entrevoient désormais que ce gap puisse atteindre 3,8 milliards $ sur les prochaines périodes. C’est un niveau qui reste solide, lorsqu’on le compare au gap de 5,8 milliards $ de 2016. Mais à la différence de cette période, les incertitudes sur le marché international de la dette sont devenues plus fortes encore.
Les perspectives ne sont pas plus positives si la relance des économies partenaires du Nigeria n’est pas aussi vigoureuse que souhaité. Les 9 plus importantes banques présentes sur la Bourse de Lagos (à l’exception de Stanbic filiale de Standard Bank Group) ont terminé l’année 2019 avec une dette de 7 milliards $. 49% de ces obligations sont dues en 2020 et 2021 ; ce qui mettra la pression sur ces établissements financiers.
Une nouvelle bataille pour les devises semble s’ouvrir au Nigeria. Plusieurs entreprises cotées qui ont des investisseurs étrangers risquent de vivre des moments difficiles. Les désinvestissements risquent de faire baisser leur valeur boursière. De même, pour celles dont les charges d’exploitation sont en dollars, les pertes de change risquent de s’accroître et faire pression sur les marges nettes.
Idriss Linge
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by : Agence Ecofin
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