« Un soutien ciblé, au bon moment, peut faire toute la différence »

(Agence Ecofin) – Le Fonds d’Impulsion, de Garantie et d’Accompagnement (FIGA) est une structure publique d’appui au développement des TPMEA du Congo. Elle vise à soutenir les porteurs de projets et les entrepreneurs dans la création et dans développement de leurs entreprises. Son Directeur Général Branham Kintombo a bien voulu répondre à nos questions.

Agence Ecofin : Vous avez été nommé il y a six mois Directeur Général du Fonds d’Impulsion, de Garantie et d’Accompagnement des PME au Congo. Quel premier bilan dressez-vous aujourd’hui ?

Branham Kintombo : Le FIGA a traversé une période de turbulences entre mars 2023 et mars 2024, ce qui a affecté notre fonctionnement et notre efficacité. Dès mon arrivée, ma priorité a été de restaurer la confiance des parties prenantes et de renforcer notre gouvernance.

Nous avons dû faire face à des obstacles majeurs, tels que la faiblesse de nos fonds propres et le manque de pondération de notre garantie par la COBAC, ce qui a freiné notre collaboration avec les banques et les institutions de microfinance. Cela a directement impacté notre mission d’impulsion, car sans une garantie solide, il était difficile de couvrir les crédits d’amorçage pour les porteurs de projets.

« Notre objectif est clair : redevenir le catalyseur du développement économique pour le Congo de demain. »

La situation s’est débloquée il y a six mois avec la nomination de la nouvelle équipe dirigeante par le Conseil des ministres. L’une de nos premières réalisations a été de porter notre capital à 30 milliards de FCFA, doublant ainsi nos fonds propres. Cette augmentation était essentielle pour accompagner notre plan stratégique 2024-2027. Nous sommes désormais prêts à répondre aux attentes du gouvernement et des TPE-PME. Notre objectif est clair : redevenir le catalyseur du développement économique pour le Congo de demain.

AE : De quels moyens le FIGA dispose-t-il pour soutenir les TPE-PME ?

BK : Nous garantissons et accompagnons les TPE-PME du Congo dans leur développement.  Nous voulons être leur partenaire de confiance à chaque étape. Depuis notre transformation en établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) en octobre 2023, nous avons plusieurs ressources à notre disposition : le capital, le fonds initial, des subventions, les revenus de placements, et une part de la taxe unique sur salaire. À cela s’ajoutent les revenus de notre plateforme numérique dédiée aux TPE/PME et à l’artisanat, ainsi que des fonds de concours et autres ressources prévues par voie législative.

« Nous avons plusieurs ressources à notre disposition : le capital, le fonds initial, des subventions, les revenus de placements, et une part de la taxe unique sur salaire. »

Toutefois, seules certaines de ces ressources, comme le capital, le fonds initial et les revenus des prestations, sont mobilisées pour les activités de garantie. Quant à notre activité d’impulsion, elle repose principalement sur la Taxe Unique sur Salaire (TUS) et d’autres ressources, hormis la subvention d’équilibre, dédiée aux charges de fonctionnement du FIGA. Au FIGA nous voulons créer un écosystème où chaque entrepreneur congolais trouve les moyens financiers et l’accompagnement nécessaires pour prospérer.

AE : À quel stade de développement des entreprises intervenez-vous le plus fréquemment ?

BK : Nous intervenons à tous les stades de développement des entreprises, parce qu’un soutien ciblé, au bon moment, peut faire toute la différence. Dès la phase de démarrage, nous offrons des mécanismes d’impulsion et d’accompagnement, en aidant les porteurs de projets à élaborer des plans d’affaires, à formaliser leur structure, à se former à l’entrepreneuriat et à monter leurs dossiers de financement.

« Notre mécanisme de partage des risques permet aux banques d’accorder des crédits en toute confiance, en couvrant jusqu’à 50 % des risques associés ».

Pour faciliter l’octroi des crédits d’amorçage, nous apportons notre garantie aux établissements de crédit partenaires. Notre mécanisme de partage des risques permet aux banques d’accorder des crédits en toute confiance, en couvrant jusqu’à 50 % des risques associés. Nous assurons également un suivi et un accompagnement continu des entreprises bénéficiaires pour les aider à surmonter les fluctuations du marché et les défis liés aux évolutions technologiques. Le FIGA n’est pas seulement un garant financier, il est le partenaire de croissance des entrepreneurs congolais.

AE : Quels secteurs offrent le plus grand potentiel de création d’emplois ?

BK : Tous les secteurs, qu’ils relèvent du primaire, du secondaire ou du tertiaire, ont un fort potentiel de création d’emplois. Cependant, nous alignons nos actions sur les priorités du Plan National de Développement 2022-2026. Nous concentrons nos efforts sur des secteurs stratégiques comme l’agriculture, l’industrie, le tourisme, le numérique et l’immobilier. Ces secteurs sont essentiels pour stimuler la croissance économique et créer des emplois pour les Congolais. Notre vision est de transformer ces secteurs en vrais moteurs de développement et d’opportunités.

AE : Quel est, selon vous, le principal frein au développement des TPE et PME congolaises ?

L’accès au financement est sans aucun doute le principal frein. Une idée, aussi brillante soit-elle, ne peut se transformer en entreprise viable sans les moyens nécessaires. Les TPE et PME ont souvent du mal à obtenir des crédits bancaires à cause des garanties exigées. Cette problématique est justement la raison d’être du FIGA : faciliter l’accès des petites et moyennes entreprises aux services financiers et non financiers.

Le marché congolais offre peu d’alternatives au crédit bancaire, ce qui rend les garanties essentielles.

« Avec le soutien du gouvernement et l’augmentation de notre capital à 30 milliards de FCFA, nous avons désormais la capacité d’étendre nos activités et de partager les risques avec les établissements financiers. »

Avec le soutien du gouvernement et l’augmentation de notre capital à 30 milliards de FCFA, nous avons désormais la capacité d’étendre nos activités et de partager les risques avec les établissements financiers. Cela facilitera l’accès au crédit pour les TPE et PME, leur ouvrant ainsi de nouvelles perspectives de croissance. Nous sommes là pour ouvrir des portes et renforcer le potentiel entrepreneurial de notre pays.

AE : Proposez-vous un soutien spécifique aux femmes entrepreneures ?

BK : Absolument. Les femmes sont des piliers de l’économie, et leur potentiel entrepreneurial mérite un accompagnement sur mesure. Nous avons donc mis en place une approche spécifique pour soutenir l’entrepreneuriat féminin. Le FIGA dispose d’un service dédié à la promotion des Objectifs de Développement Durable (ODD) au sein des entreprises et à l’entrepreneuriat des femmes.

« Il n’y a pas de développement économique complet sans une inclusion pleine et entière des femmes. »

L’un de nos projets phares est « FIGA For Five », un programme axé sur l’égalité des sexes, en ligne avec l’ODD 5. Ce projet vise à financer, via une plateforme de financement participatif et des subventions, des initiatives portées par des femmes et des jeunes filles dans divers domaines. Soutenir les femmes entrepreneures, fait partie de notre mission. Il n’y a pas de développement économique complet sans une inclusion pleine et entière des femmes.

AE : Vous avez signé un partenariat avec le FSA en mars dernier. Comment se déroule cette collaboration ?

BK : Ce partenariat avec le Fonds de Solidarité Africain est bien plus qu’une alliance stratégique, c’est un levier pour décupler notre impact. Le FSA, avec plus de quarante ans d’expérience dans le domaine de la garantie, nous apporte une aide technique précieuse qui nous permet de renforcer notre expertise.

« Grâce à cette collaboration, nous partageons les risques et nous pouvons nous engager dans des projets dépassant nos capacités actuelles. »

Ce partenariat repose sur deux axes principaux : l’assistance technique pour améliorer nos méthodes d’intervention et la mise en place de mécanismes de co-garantie et de contre-garantie pour des engagements individuels ou des portefeuilles de projets. Grâce à cette collaboration, nous partageons les risques et nous pouvons nous engager dans des projets dépassant nos capacités actuelles. Nous avons déjà soumis une demande de garantie pour un montant de 15 milliards de FCFA, qui est en cours de traitement. En unissant nos forces avec le FSA, nous ouvrons la voie à des projets ambitieux et porteurs d’avenir pour le Congo.

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by : Agence Ecofin

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