(Agence Ecofin) – Avec un potentiel considérable dans les secteurs minier, agricole et touristique, la région du Sud-Comoé contribue à hauteur de plus de 1,7 milliard de dollars au PIB ivoirien. Du 27 au 29 septembre, les autorités réunissent divers partenaires à Aboisso, afin d’y renforcer les investissements privés.

Lors du forum « Invest In Sud-Comoé », qui se déroule jusqu’au 29 septembre 2024, plus de 1,8 milliard de dollars d’intentions d’investissements ont été enregistrées, selon Solange Amichia, Directrice Générale du Centre de Promotion des Investissements de Côte d’Ivoire (CEPICI). Ce montant représente 56,7 % du total des investissements que le CEPICI prévoit mobiliser dans le cadre du forum, soit environ 3,1 milliards de dollars.

Ce chiffre marque une progression par rapport aux précédents forums, « Invest In Korhogo » (100 millions de dollars) et « Invest In Bouaké » (1,4 milliard de dollars). L’initiative « Invest In », portée par le CEPICI pour attirer les investissements privés dans les régions ivoiriennes, séduit des investisseurs du monde entier. Pour l’édition d’Aboisso, des partenaires venus de Tunisie, de Chine, du Maroc, de France, des Émirats Arabes Unis et des États-Unis ont fait le déplacement.

Avec une croissance moyenne de 7,8 % entre 2013 et 2019, selon le FMI, la Côte d’Ivoire a été classée par le Legatum Institute comme le pays ayant connu la plus forte progression de prospérité au cours de la dernière décennie. Ce dynamisme économique, qui a résisté aux crises liées à la pandémie de Covid-19 et au conflit russo-ukrainien, devrait permettre à la Côte d’Ivoire d’atteindre un PIB de 100 milliards de dollars d’ici 2026.

Face aux opportunités qu’offre cette croissance, les autorités ivoiriennes visent à mobiliser 95 milliards de dollars de financements extérieurs, publics et privés, dans le cadre du Plan National de Développement (PND 2021-2025), en orientant ces investissements vers les régions à fort potentiel. « Le CEPICI mobilise des investissements dans l’industrie, l’énergie, les mines et toutes les potentialités de la Côte d’Ivoire. Nous avons décidé de ne plus nous contenter d’organiser des forums à Abidjan, mais de faire venir les investisseurs sur les sites où se trouvent les opportunités. Ainsi, une cartographie des sites à visiter est établie et les investisseurs peuvent choisir ceux qui les intéressent, ainsi que les projets sur lesquels ils souhaitent investir », a expliqué Solange Amichia.

Le Premier ministre Robert Beugré Mambé a ajouté : « Depuis 2011, le climat des affaires a beaucoup évolué en Côte d’Ivoire, facilitant l’accès des investisseurs. Nous disposons d’un code des investissements et de codes sectoriels rassurants et très attractifs. Plusieurs guichets spécialisés, que ce soit pour les formalités des entreprises, le foncier ou le commerce extérieur, ont été mis en place afin de simplifier et fluidifier les démarches administratives. » Le chef du gouvernement a également encouragé les entreprises à investir dans le Sud-Comoé pour en faire un pôle majeur de développement du pays.

Une promotion assumée de la main d’œuvre et des entreprises locales

Dans un pays où les Petites et moyennes entreprises (PME) représente plus de 90% des entreprises totales, le forum Invest In Sud Comoe se veut un tremplin pour la promotion de la main d’œuvre locale, qualifiée « d’abondante » par le président du conseil régional, Aka Awélé, ainsi que pour la mise en valeur des entreprises ivoiriennes, en particulier celles opérant dans la région.

Pour assurer un transfert efficace de technologies ainsi qu’un accès équitable de tous aux opportunités d’investissements, Solange Amichia explique également qu’une stratégie de promotion des champions locaux est intégrée dans la stratégie globale du CEPICI. En effet, l’objectif des investissements régionaux en Côte d’Ivoire est de créer des partenariats entre les investisseurs étrangers et les PME locales, souligne -t-elle.

En collaboration avec Côte d’Ivoire PME, des entreprises locales sont ainsi sélectionnées et accompagnées pour les aider à grandir et se structurer, devenant ainsi des partenaires fiables. Le soutien inclut aussi l’adaptation des compétences de la main-d’œuvre locale aux besoins des investisseurs.

Après le Sud-Comoé, le CEPICI prévoit d’organiser un autre forum en décembre dans la région de la Bagoué, avant de cibler en 2025 le Zanzan, le Sud-Sassandra et la région de Man.

Moutiou Adjibi Nourou