(Agence Ecofin) – Toutefois, son concurrent direct MTN semble développer une stratégie visant à faire des services financiers un véritable relais de croissance. Sur d’autres marchés, les opérateurs télécoms doivent faire face à la concurrence de prestataires non télécoms ou à des régulations qui limitent les possibilités d’expansion.

Vodacom, opérateur de téléphonie mobile basé en Afrique du Sud, a déclaré un volume total de transactions de 400 milliards de dollars via ses services financiers pour l’exercice de 12 mois se terminant en juin 2024. Ce montant inclut les opérations réalisées sur son réseau en Afrique du Sud et dans ses filiales (Egypte, Mozambique, Tanzanie, Lesotho et RDC) qui comptaient 46,6 millions d’utilisateurs à la fin de la période.

La présence de Vodacom dans les services financiers n’est pas significative en Afrique de l’Ouest où des concurrents comme MTN, Orange, Airtel Africa, et Moove Africa (filiale de Maroc Telecom) dominent. MTN, principal rival de Vodacom, a rapporté 285,5 milliards de dollars de transactions sur la même période.

Les chiffres du groupe Orange pour ses principales filiales africaines (Sénégal et Côte d’Ivoire) ne sont pas précisés, mais l’entreprise revendique plus de 130 milliards d’euros (144,7 milliards $) de transactions sur son réseau. Airtel Africa a déclaré 115,5 milliards de dollars de transactions tandis que Maroc Telecom ne publie pas de données spécifiques pour ses services financiers, signalant seulement une progression de 4,6 % de ce segment au cours du premier semestre 2024.

Une grande partie de la performance de Vodacom provient de Safaricom, opérateur kényan dont il détient 35 %. Avec 35 millions d’utilisateurs actifs, celui-ci incarne la réussite de la transition d’un opérateur de téléphonie vers les services financiers, avec un volume de transactions estimé à 320 milliards de dollars.

MTN et Airtel Africa, présents sur des marchés majeurs comme le Nigeria et la Côte d’Ivoire, font face à une concurrence accrue de fournisseurs locaux. Au Nigeria, les banques collaborent étroitement avec les fintech, limitant le rôle des opérateurs télécoms à celui de simple fournisseur de connectivité. Dans la zone UEMOA, l’arrivée de nouveaux acteurs comme Wave, basé à Dakar, perturbe le marché des opérateurs de téléphonie.

Alors que les revenus des appels et les tarifs internet continuent de baisser en raison de la concurrence, les services financiers émergent comme un relais de croissance pour les opérateurs. Toutefois, répliquer les succès du mobile money au Kenya ou en Tanzanie reste difficile, ces marchés ayant des taux de pénétration élevés.

Certaines banques profitent de l’essor d’Internet pour développer des services numériques, dans les limites de la réglementation. En RDC, Rawbank se distingue avec des solutions telles qu’illicocash, fonctionnant sur un modèle similaire aux néobanques en Europe, mais adaptées au contexte africain, alors que les opérateurs télécoms sont souvent limités dans leur champ d’action.