( MANSTRICT CONSULTING) – L’internet des Objets (IoT) est encore sous-évalué en Afrique, selon plusieurs études prévisionnelles. En cause, une industrialisation faible, très peu de foyers connectés, notamment sur des aspects de sécurité et d’économie de l’énergie. Il y a aussi les services publics pas assez « digitalisés » et l’absence de « smart city ». À cela s’ajoute un niveau d’incubation relativement bas au niveau académique, au niveau professionnel et même chez les « startuppers ». M. David Mbouroukounda, associé et senior consultant au cabinet Manstrict consulting France, nous partage son expérience sur ce domaine du numérique accessible et dont l’Afrique ne profite pas de son plein potentiel.
Dans le monde, nous aurons un milliard de milliard (un trillion) d’objets connectés en 2025 partagés entre le IoT2C (consumer facing) et le IoT2B (Business-facing). Les prévisions des marchés incluent peu ou pas l’Afrique. L’écosystème des objets connectés est peu accessible (marché, documentation, formation, technologie, etc.) et son développement est encore embryonnaire en Afrique. Pourquoi ce domaine du numérique ne connait pas en Afrique le même développement que les autres technologies digitales ?
Votre question est complexe. En effet, elle aborde les sujets liés à des écosystèmes, des « business channels », tendance et prévisions de marché, la consommation relative à la demande et enfin elle aborde le numérique au niveau africain.
Je vais commencer par resituer le sujet « numérique ». Le développement du numérique en Afrique tourne autour d’une autosatisfaction économique dû à un taux de 96 % de pénétration de la téléphonie mobile et l’utilisation de sa donnée. C’est vrai, cela a un impact sur le PIB des pays africains. Cependant nous voyons également que l’utilisation est détournée en majorité à des fins de divertissement.
Une solution IoT est formée des composants : objet (Module-capteur), passerelle, infonuagique (cloud) et capteurs-actionneurs. Lorsque nous prenons le cas d’un smartphone nous avons environ une quinzaine de capteurs incorporés comme : le NFC, Bluetooth, GPS, Wifi, capteur de luminosité, capteur d’empreinte digitale, capteur de température, altimètre etc. Ainsi, pour répondre à votre question, ce domaine a bien un développement proportionnel au numérique tant que nous restons sur la téléphonie mobile. Sortie de la téléphonie mobile l’utilisation des objets connectés est dérisoire en Afrique.
Enfin, l’Afrique est le marché le plus dynamique en consommation d’objets connectés via la téléphonie mobile dans le monde.
Vous nous dites qu’il y a un détournement d’usage ?
Absolument, le marché africain consomme de l’IoT de manière détournée. Les objets connectés servent indirectement les usagers via la téléphonie mobile : c’est de l’IoT2C. Cependant, il y a des entreprises qui grâce aux objets connectés se développent et transforment, par exemple, leur offre de produit en offre de service pour se démarquer et générer de la valeur.
Pourquoi évoquez-vous la notion de valeur ? Il n’y a pas d’industrialisation et les usages domestiques sont très faibles. Doit-on comprendre que la valeur que pourrait apporter les objets connectés n’est pas bien comprise ?
Ces prévisions sont exactes sur une base quantitative. Cependant, sur une base qualitative ce n’est pas le cas. En effet le potentiel de valeur, par exemple, d’un objet connecté issu de la productivité et des coûts dans le secteur de l’assurance est limité. Alors que dans le secteur du transport ou celui de la santé le potentiel de valeur est plus important. Autre exemple le potentiel de valeur issu des revenus est très important dans l’industrie des Télécoms.
Monsieur Mbouroukounda, pouvez-vous être plus explicite en nous présentant un Business case en Afrique qui met en exergue cette notion de valeur ?
Au Gabon, nous avons conçu le plan de transformation numérique de l’Autorité de Régulation du Transport Ferroviaire (ARTF). L’ARTF n’avait pas accès à la valeur qualitative et quantitative des données générées par les objets connectés des trains (le Transgabonais) en circulation et dont l’exploitation est assurée par la SETRAG.
Je n’entrerais pas dans les détails mais ces données expriment par exemple : la vitesse du train, le niveau d’usure des freins, la température des essieux, la position GPS du train, le tonnage du train, etc.
Malheureusement, le Gabon a une seule voie ferroviaire mutualisée pour le transport des biens et des personnes. Dans l’exploitation du trafic, le potentiel de valeur dans ce cas est multiple : possibilité de prévoir l’usure des freins ; anticiper l’achat des pièces mécaniques ; contrôler et gérer les risques liés à vitesse ; contrôler la marchandise par son poids (le tonnage), etc.
Ces données sont bien évidemment rapatriées dans un cloud (sur internet) et accessibles par l’exploitant afin d’avoir des indicateurs de performance, indicateurs de risques, indicateurs économiques en termes de transport minéralier. La valeur intrinsèque de ces données sert la SETRAG dans ses prévisions et son exploitation. Nous avons montré la valeur de ces données et son potentiel dans la régulation du transport ferroviaire à l’ARTF.
Comment accompagnez vous vos clients et vos partenaires dans la construction de leur(s) chaîne(s) de valeur ?
Nous avons une pratique qui s’appelle Architecture d’Entreprise qui adresse la stratégie et le modèle opérationnel d’une organisation. L’architecture d’entreprise décrit la manière dont une entreprise doit s’organiser et fonctionner pour atteindre ses objectifs. Dans cette pratique, nous revoyons les capacités des entités métiers et nous vérifions les points d’adhérences avec d’autres capacités. Notre rôle va être justement de vérifier et d’aligner le système d’information afin de renforcer, voire réorienter, l’objectif de ladite capacité. Tout cela matérialisé via un dossier contenant plusieurs cartographies et architectures en cohérence.
Interview réalisée par A. Porst pour Manstrict Consulting
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