(Agence Ecofin) – L’investissement réalisé au cours des trois dernières années dans la fibre optique fait aujourd’hui de Liquid Telecom l’un des principaux fournisseurs de connectivité à haut débit sur le continent. Avec plus de 100 000 km de réseau à son actif, la société se heurte toutefois à certains défis.
Le groupe télécoms panafricain Liquid Telecom a vu ce lundi 21 août sa notation financière chuter de B2 à B3 avec perspectives négatives. L’évaluation dressée par Moody’s Investors Service traduit l’inquiétude de l’agence de notation quant à la capacité de la société télécoms à maintenir sa santé financière au cours des prochaines années, au regard de sa situation économique actuelle.
Liquid Telecom affichait en mai 2023 une dette restante de 153 millions de dollars en vertu de son prêt à terme amortissable de 220 millions de dollars libellé en rand. A cela s’ajoutent 620 millions de dollars de billets garantis de premier rang avec un coupon de 5,5 %. Le prêt vient à échéance en février 2026 et les billets en septembre 2026. Or, depuis la fin de l’exercice 2020, la rentabilité de l’entreprise est à la traine.
« Le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (EBITDA) en dehors du Zimbabwe a à peine augmenté malgré les dépenses d’investissement élevées en cours. Cela augmente le risque de refinancement si le niveau d’endettement de l’entreprise reste élevé et que l’environnement de taux d’intérêt est élevé au cours des prochaines années », indique Moody’s.
Année | EBITDA | Revenu annuel |
2020 | 247,4 millions $ | 694,9 millions $ |
2021 | 241 millions $ | 651,9 millions $ |
2022 | 299,5 millions $ | 711,7 millions $ |
Février 2023 | 237,9 millions $ | 622,5 millions $ |
Source : Liquid Telecom
Pour l’agence qui demeure toutefois optimiste d’où sa note B3, Liquid Telecom a encore la capacité de trouver des solutions pour atténuer son risque de refinancement et du fait que son risque de liquidité reste gérable au cours des 12 à 18 prochains mois.
Liquid Telecom étudie d’ailleurs en ce moment des améliorations opérationnelles et une réduction des dépenses d’investissement à travers la cession d’actifs. Moody’s estime que les deux solutions « pourraient contribuer au désendettement et à l’amélioration de l’accès au financement et ainsi maintenir le service de la dette durable », mais exprime aussi une incertitude quant à la réussite de l’exécution de ces mesures.
Avec des taux d’intérêt d’environ 11,5 % pour le prêt à terme amortissable de 220 millions et de 5,5 % pour les 620 millions de dollars de billets garantis de premier rang, Liquid Telecom a l’obligation de générer un flux de trésorerie suffisamment élevé au cours des prochaines années pour se désendetter, améliorer son futur accès au financement et consolider sa crédibilité financière.
Muriel Edjo
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