(Agence Ecofin) – Pour Rawbank et Equity Bank, les activités attendues avec le projet de zone économique spéciale sur les batteries offrent une opportunité pour le secteur bancaire congolais. Cependant, transformer cette opportunité en gains nécessitera de relever certains défis.

Rawbank et Equity Bank perçoivent l’industrie de la batterie comme un secteur prometteur. Lors d’un atelier sur la zone économique spéciale de la batterie, organisé par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) en collaboration avec le ministère de l’Industrie de la RDC, des représentants de ces deux acteurs financiers majeurs en République démocratique du Congo (RDC) ont exprimé leur conviction que l’industrie de la batterie était un domaine d’avenir qui méritait une attention particulière.

Les détails soutenant cette vision positive des deux banques pour le projet n’ont pas été divulgués. Le projet, initié par les gouvernements de la RDC et de la Zambie avec le soutien de la CEA, bénéficie déjà de l’appui financier de plusieurs institutions de financement du développement, dont AfreximBank qui a financé l’étude de faisabilité.

L’ambition de ce projet est simple : produire des batteries pour les véhicules électriques plutôt que d’exporter les principales matières premières qui les composent, abondantes dans les sous-sols de la RDC et de la Zambie. Cette initiative novatrice représente une opportunité d’apprentissage pour l’ensemble du secteur bancaire congolais. La présentation de l’étude de faisabilité permettra d’obtenir davantage d’informations sur les opportunités et les risques auxquels les banques commerciales devront faire face.

En effet, ce projet pourrait constituer un relais de croissance pour un secteur bancaire souvent en manque d’opportunités de placement de crédits. Selon un rapport d’août 2022 publié par le Fonds monétaire international (FMI), la RDC figure parmi les 10 pays affichant le ratio crédit/PIB le plus faible au monde, soit près de 7,5 % à fin 2020, contre une moyenne mondiale de 147,6 %. La contribution du secteur bancaire au financement de l’économie reste très modeste, avec un portefeuille peu diversifié et une prédominance des prêts en monnaie étrangère.

La zone économique spéciale de la batterie se présente donc comme une occasion de s’inscrire dans une nouvelle chaîne de valeur. Toutefois, certaines imperfections devront être progressivement améliorées. Les banques devront peut-être renforcer leurs fonds propres ou utiliser des mécanismes de levier pour disposer de ressources supplémentaires. Pour l’instant, une incertitude persiste quant au comportement futur du marché des véhicules électroniques et à la capacité des batteries africaines à se conformer aux normes fixées par les pays européens pour permettre l’importation des batteries sur leur territoire.