(Agence Ecofin) – Accra, juin 2023. Échange de devises exorbitants, transactions financières lentes et laborieuses entre pays africains : autant d’entraves au commerce intra-africain que le Système de Paiement et de Règlement Panafricain (PAPSS) entend faire disparaître. À la tête de cette initiative ambitieuse, Mike Ogbalu III, l’homme qui s’est donné pour mission d’accélérer l’intégration financière de l’Afrique.
Ingénieur électronique chevronné spécialisé dans les systèmes de paiement, Mike Ogbalu III est notamment passé par Verve International, une entreprise nigériane de cartes de paiement, la licorne nigériane Interswitch, First Bank of Nigeria ou même Ecobank. Il dirige aujourd’hui le PAPSS, une plateforme conçue pour faciliter et stimuler le commerce entre les pays africains.
Mike Ogbalu III, CEO du PAPSS, a profité des rencontres annuelles d’Afreximbank à Accra pour faire le point sur les avancées du système de paiement panafricain. Dans une interview accordée à l’Agence Ecofin, il aborde les défis rencontrés, les enjeux et les négociations en cours avec les banques centrales qui n’ont pas encore rejoint le réseau.
Agence Ecofin : Depuis son lancement en janvier 2022, quel bilan pouvez-vous dresser des progrès réalisés par le PAPSS jusqu’à présent ?
Mike Ogbalu III : Depuis que nous avons lancé nos opérations à Accra en janvier 2022, soit il y a à peu près un an et demi, nous avons réussi à nous intégrer avec les banques centrales et plusieurs banques commerciales. Jusqu’à présent, nous avons environ 68 banques commerciales dans notre réseau de membres. Ces 68 établissements figurent parmi les banques commerciales les plus importantes en Afrique de l’Ouest.
Nous avons également franchi un pas supplémentaire en intégrant plusieurs commutateurs. Ces commutateurs nous sont d’une grande utilité en ce qu’ils permettent la connexion de multiples banques, ce qui diminue considérablement le temps nécessaire pour les nouvelles intégrations. Ainsi, actuellement, des transactions commerciales ont lieu en temps réel en Afrique de l’Ouest.
Au début, ces transactions concernaient de faibles montants, preuve d’une confiance naissante des utilisateurs dans l’efficacité du système. À présent, les montants augmentent progressivement. Nous enregistrons désormais des opérations commerciales en direct entre le Ghana et le Nigeria, le Nigeria et le Libéria, et bien d’autres.
C’est ainsi que nous commençons à constater l’impact bénéfique que ces transactions peuvent avoir, même pour les petits commerçants de rue. Par exemple, nous observons des transactions impliquant des vendeurs de vêtements qui achètent au Ghana, transforment au Nigeria, et revendent. Auparavant, ces personnes auraient passé trois jours à attendre la confirmation des paiements, trois jours précieux pendant lesquels elles ne pouvaient pas faire de commerce.
Aujourd’hui, les transactions sont instantanées et la somme est immédiatement créditée sur le compte bancaire du vendeur. Il suffit d’environ sept secondes pour qu’une transaction parte du Nigeria, en nairas, et arrive sur le compte d’un individu dans une ville ghanéenne. Comprenez-vous l’ampleur de ce progrès ?
Il y a une anomalie fondamentale lorsque des transactions entre pays africains doivent transiter par New York.
Agence Ecofin : Techniquement comment fonctionne le PAPSS ?
Mike Ogbalu III : En termes techniques, nous avons développé ce que l’on nomme un système de paiement instantané, conforme aux standards internationaux, offrant aux utilisateurs la possibilité de s’y connecter, de gérer leurs limites et d’organiser les paires de devises entre différents pays.
Par ailleurs, nous avons intégré un module dédié au respect des normes anti-blanchiment. Nous avons prévu l’implémentation d’un autre module destiné au filtrage des sanctions.
De plus, nous avons incorporé un dispositif pour la détection et la gestion des fraudes. Nous avons aussi mis en place un mécanisme de gestion des conflits entre tous nos participants.
Ce système est interconnecté avec les systèmes bancaires des banques centrales de la région. Avec Afreximbank, et ces banques centrales, nous constituons la couche de règlement du système de paiement.
Afreximbank a contribué à hauteur de 3 milliards $ pour consolider l’objectif ultime de notre système de paiement. Ces fonds serviront à gérer les règlements et les compensations. C’est un soutien notable, que seuls quelques systèmes de paiement à travers le monde peuvent revendiquer. Afreximbank a mis son argent là où elle voit l’avenir.
Nous avons également établi des connexions avec les banques commerciales, comme UBA, Ecobank, Zenith Bank, entre autres, à travers la région.
Il convient de rappeler ici que les banques centrales qui ne réalisent pas de transactions commerciales, ces dernières émanent des banques commerciales. Chaque jour, les banques centrales peuvent entrer dans le système, définir des limites, fixer des taux de change, et effectuer par exemple des conversions de Nairas en Cedis. Elles peuvent également choisir de les établir contre une devise, telle que le dollar américain.
Chaque institution fixe son propre taux de change. Lorsqu’une transaction est émise, par exemple depuis le Nigeria, elle est introduite dans le système qui vérifie le taux de change du naira nigérian par rapport au dollar ou toute autre devise supportée sur notre plateforme.
Au moment de l’arrivée de la transaction à destination, le système vérifie également le taux de change de la devise. Une combinaison de l’origine et de la destination de la devise détermine le montant final qui est reçu par le bénéficiaire.
De l’initiation à la finalisation de la transaction, le système peut passer au crible toutes les sanctions, vérifier et confirmer la validité du compte. Si le compte, par exemple, n’est pas valide, une vérification du nom peut même être effectuée. Notre API supporte la validation du nom du destinataire, garantissant ainsi que le compte auquel vous envoyez de l’argent est bien celui de la personne indiquée.
Toutes ces vérifications sont effectuées et la valeur est créditée au bénéficiaire dans un délai de 120 secondes, une moyenne que nous avons maintenue depuis la mise en ligne de notre système. En quelques secondes, le PAPSS brise les barrières financières entre les nations africaines, transformant des jours d’attente en transactions instantanées.
Les banques centrales assurent également une fonction régulatrice. Dans le développement de notre système, nous avons reconnu que la gouvernance est tout aussi importante que la technologie. Il serait erroné de considérer ce projet uniquement sous l’angle technologique. Il y a de nombreux éléments à prendre en compte pour construire un système de paiement fonctionnel, impliquant diverses parties prenantes.
Dans ce contexte, nous avons créé un conseil de gouvernance, constitué des gouverneurs des banques centrales, qui supervise le système. Actuellement, nous avons neuf pays participant au système, dont le Ghana, le Nigeria, la Gambie, la Guinée, la Sierra Leone, le Liberia, le Zimbabwe, la Zambie et Djibouti.
Nous avons également fait de grands progrès pour assurer notre conformité avec les Principes pour les Infrastructures des Marchés Financiers (PFMI). La Banque centrale du Ghana a effectué un examen indépendant de notre conformité avec les PFMI et ce rapport sera partagé avec toutes les parties concernées.
Agence Ecofin : Quelle est la position des institutions multilatérales comme le FMI par rapport à ce système, vu qu’il implique des réserves ?
Mike Ogbalu III : Souvent, on me demande si je tente de défier les institutions de Bretton Woods ou les pays occidentaux. En vérité, ces aspects ne sont pas au centre de nos préoccupations. Ce qui m’intéresse avant tout, c’est le commerce en Afrique. Il y a une anomalie fondamentale lorsque des transactions entre pays africains doivent transiter par New York, par exemple. Ce n’est pas une méthode efficace. Par conséquent, je préfère concentrer mes efforts sur l’amélioration de l’efficacité de ces transactions plutôt que de me perdre dans les méandres de la géopolitique, qui ne m’intéresse pas particulièrement.
Nous sommes tous d’accord sur une chose : la nécessité de créer un système qui permet à l’Afrique de prendre en main son destin. Si vous parvenez à résoudre la question de la monnaie de réserve, de nombreux pays africains suivront votre système.
Agence Ecofin : La réussite du PAPSS est tributaire de l’engagement des banques centrales. Où en êtes-vous avec les banques centrales des pays d’Afrique francophone (BCEAO et BEAC) ?
Mike Ogbalu III : Il faut garder à l’esprit que les différentes banques centrales ont des préoccupations variées. Contrairement aux banques commerciales qui sont essentiellement motivées par les gains financiers, les banques centrales ont une multitude de considérations, incluant l’impact sur la politique monétaire, les implications budgétaires, etc. Elles portent des enjeux que les banques commerciales n’ont pas forcément, ou si elles en ont, ces dernières sont capables d’appliquer des frais pour couvrir les risques qu’elles prennent. Il faut comprendre que les banques centrales ne sont pas conçues pour supporter autant de risques.
Concernant les banques centrales francophones, nous avons fait de grands progrès dans nos discussions, et nous sommes arrivés à un stade où nous nous attendons à ce qu’elles signent des protocoles d’accord au cours du trimestre prochain [qui commence en juillet, ndlr].
Parallèlement, nous avons collaboré avec un important groupe de banques, et avons conclu un protocole d’entente avec Ecobank, Access Bank, KCB et Standard Bank. Selon cet accord, en se connectant à notre système en tant qu’entité unique, elles ouvriront leurs systèmes à toutes leurs agences. De ce fait, tous les pays où elles sont présentes seront automatiquement inclus dans ces accords. Cela signifie qu’en un instant, nous passerons de neuf pays participants à une couverture bien plus large [Certaines de ces banques notamment Ecobank couvre 33 pays en Afrique, Ndlr].
Nous avons également eu des discussions approfondies avec les dirigeants de ces banques. Ils ont posé des questions pertinentes et j’ai fourni des réponses exhaustives, leur offrant un niveau de confort significativement plus élevé.
Finalement, il s’agit de rassurer toutes les parties impliquées. Quelle que soit l’excellence de votre produit, si je ne me sens pas à l’aise, je vais ralentir le processus et poser davantage de questions. Cependant, nous sommes tous d’accord sur une chose : la nécessité de créer un système qui permet à l’Afrique de prendre en main son destin. Si vous parvenez à résoudre la question de la monnaie de réserve, de nombreux pays africains suivront votre système. Et c’est ce que nous faisons avec l’appui d’Afreximbank, qui nous met 3 milliards $ de liquidités à disposition.
À l’heure actuelle, les transactions entre les pays se font sur une base brute, alors qu’elles pourraient être établies sur une base nette, diminuant ainsi le besoin en liquidités de près de 30% par rapport à leur niveau actuel.
Agence Ecofin : Quels pourraient être les impacts chiffrés du PAPSS sur les affaires en Afrique ? Avez-vous déjà fait une étude à ce propos ?
Mike Ogbalu III : Permettez-moi de donner un exemple. Imaginez que les échanges monétaires entre pays s’opèrent sur une logique multilatérale. Dans un groupe de trois individus, supposons que je transfère 100 Cedis à l’un pour une transaction, et qu’il me reverse 40 Cedis pour une autre. Ensuite, je transfère 10 Cedis à la troisième personne qui, en retour, me donne 90 Cedis. Au lieu de transférer les 100 Cedis en totalité à la première personne, je devrais en réalité lui transférer seulement 60 Cedis, la différence étant que cette dernière me retourne déjà 40 Cedis pour d’autres transactions.
À l’heure actuelle, les transactions entre les pays se font sur une base brute, alors qu’elles pourraient être établies sur une base nette, diminuant ainsi le besoin en liquidités de près de 30% par rapport à leur niveau actuel.
Et étant donné que ces transactions sont instantanées, elles permettent aux marchands de réaliser des bénéfices plus rapidement. Si un vendeur passe trois jours à confirmer les paiements, c’est autant de jours pendant lesquels il ne peut pas mener d’autres affaires. Si un acheteur peut transférer de l’argent immédiatement, le temps ainsi économisé donne au vendeur une marge de manœuvre plus importante pour négocier et générer plus de revenus, ce qui améliore son économie.
Considérons ceci d’un point de vue individuel : chaque jour, lors de nos interactions avec le monde extérieur, nous créons de la valeur, qu’elle soit physique, numérique ou intellectuelle. Cependant, ces transactions ne peuvent avoir lieu que si un paiement est réalisé. Le commerce n’existe pas sans paiement. Si le commerce est intrinsèquement lié au paiement, et que la prospérité des nations est dépendante du commerce, il devient alors évident que certains des problèmes auxquels l’Afrique a été confrontée par le passé peuvent être résolus grâce à la mise en place de notre propre système de paiement.
Nous pouvons le superviser de manière exhaustive et le rendre plus performant. Par exemple, l’encaissement des chèques qui nécessitait auparavant trois jours devient instantané. L’impact sur l’économie de ce pays serait instantanément visible. De la même manière, en réduisant le temps de transaction pour les paiements transfrontaliers de trois jours à deux jours, voire à quelques heures, nous commençons à entrevoir l’impact sur l’économie africaine.
Les tarifs du PAPSS sont significativement plus bas, pouvant même, sous l’influence des forces du marché, descendre en dessous de 1%.
Agence Ecofin : Quel est le coût de chaque transaction effectuée dans le PAPSS ?
Mike Ogbalu III : Dans notre souci d’efficacité, nous avons également veillé à ce que le coût de ces transactions transfrontalières soit nettement inférieur à celui de toutes les autres alternatives. Par exemple, si pour envoyer de l’argent à un proche à l’étranger, vous ne payez que 2 $ pour une transaction qui coûterait auparavant 20 $, n’est-ce pas là une valeur significative pour le consommateur ?
Notre tarif reflète nos coûts. Nous avons travaillé avec les banques, réduisant leurs coûts jusqu’à 10% de ce qu’ils étaient précédemment. Nous les avons invitées à transmettre ces économies à leurs clients. Je peux vous assurer que les tarifs du PAPSS sont significativement plus bas, pouvant même, sous l’influence des forces du marché, descendre en dessous de 1%. Cependant, le prix final pour l’utilisateur dépend de deux facteurs : ce que le marché est prêt à accepter, et les considérations commerciales de la banque proposant le service.
Toutefois, nous aspirons à la durabilité, ce qui se reflète dans notre structure tarifaire. Nous ne sommes pas uniquement axés sur la rentabilité. Actuellement, nous sommes soutenus par Afreximbank. Nous avons créé une première entité au sein de cette banque, avec un conseil d’administration indépendant, composé également de représentants de banques centrales. Chaque décision est prise par ce conseil indépendant et les banques centrales sont également autonomes.
Nous avons déterminé que le PAPSS ne devrait pas cannibaliser les systèmes de paiement existants… Nous ne souhaitons pas les supplanter, mais plutôt les unifier pour faciliter une circulation des flux financiers sans entraves.
Agence Ecofin : Alors, à quels défis êtes-vous confrontés dans l’expansion du système ?
Mike Ogbalu III : Dans nos efforts, nous avons défini quelques principes de conception guidant la création et le comportement de ce produit. Par exemple, nous avons déterminé qu’il ne devrait pas cannibaliser les systèmes de paiement existants dans chaque pays. Ainsi, dans la région de la SADC, où un système de paiement est déjà en place, ou dans le nord de l’Afrique où les systèmes sont également établis, nous ne souhaitons pas les supplanter, mais plutôt les unifier pour faciliter une circulation des flux financiers sans entraves.
Au départ, certains craignaient que notre initiative ne nuise aux systèmes de paiement régionaux existants. Il a donc fallu un certain temps pour les rassurer : si vous êtes satisfait de votre système, conservez-le et connectez-le simplement au nôtre. C’est le principe.
Certains gouvernements nous ont d’ailleurs approchés, désireux de se connecter directement à nous. Cependant, notre objectif est de créer un système de paiement interopérable et homogène à l’échelle du continent. Nous aspirons à ce qu’une personne au Cap puisse payer une autre à Tunis sans complications. Le but est de fournir une expérience utilisateur uniforme.
Actuellement, nous avons des systèmes qui prennent deux, trois, cinq jours pour traiter les paiements. Nous souhaitons instaurer un paiement instantané à travers tout le continent. Que cela implique une connexion directe ou via les systèmes de paiement existants, nous nous adapterons.
En substance, l’un des défis réside dans la nécessité de convaincre toutes les parties prenantes à travers l’Afrique de l’importance de posséder et de contrôler notre propre système de paiement.
Par ailleurs, il est essentiel de réduire le coût des transactions. À l’échelle mondiale, certains des corridors de transfert de fonds les plus onéreux se trouvent en Afrique. Cela empêche le continent de réaliser pleinement son potentiel, car les coûts de transaction peuvent dissuader de réaliser certaines opérations.
Il est vrai que certains acteurs commerciaux profitent de la complexité et du coût élevé des transactions. Alors, pourquoi voudraient-ils abandonner un système tel que PayPal qui soutient le statu quo ? Il peut donc y avoir des résistances. Toutefois, ce que je peux dire, c’est que la situation évolue. Nous avons l’approbation des chefs d’État africains, ainsi que des banques centrales.
Nous espérons donc voir plus de progrès au cours des six prochains mois que vous n’en avez vus au cours des deux dernières années.
Notre priorité a été de veiller à ce que notre système soit parfaitement adapté à sa mission, indépendamment de la forme ou du type de monnaie en jeu, qu’il s’agisse de monnaie physique, numérique ou de crypto-monnaie.
Agence Ecofin : Comment les monnaies numériques de banques centrales se greffent-elles à votre système, au regard de l’intention avérée de plusieurs banques centrales africaines s’y lancer ?
Mike Ogbalu III : Il est indéniable que les monnaies numériques de banques centrales offrent des avantages notables, ainsi que des opportunités intéressantes. En considérant l’évolution des systèmes de paiement, on observe une transition majeure vers le numérique. La monnaie numérique de banque centrale (MNBC) offre ainsi à ces institutions la chance d’être à la pointe de cette mutation de la monnaie fiduciaire vers sa version numérisée.
Nous suivons attentivement les initiatives en ce sens ici au Ghana, ainsi qu’au Nigeria.
Notre priorité a été de veiller à ce que notre système soit parfaitement adapté à sa mission, indépendamment de la forme ou du type de monnaie en jeu, qu’il s’agisse de monnaie physique, numérique ou de crypto-monnaie. Nous nous assurons que notre système est capable de gérer efficacement les transactions provenant de toutes ces formes vers tout autre destinataire ajouté à notre système. Ainsi, notre système s’inscrit dans la durée et reste opérationnel malgré les évolutions monétaires.
Nous gardons un œil sur les développements dans chacun des pays concernés. Nous explorons également comment nous pouvons accompagner les pays plus modestes dans leur réflexion sur l’impact potentiellement positif que pourrait avoir une MNBC sur leurs économies. C’est donc une question que nous étudions de près.
Notre système de paiement doit être capable d’évoluer pour répondre aux besoins du futur. Dans ce contexte, je suis convaincu que les MNBC vont prendre leur envol. Certes, il y aura des essais, quelques faux départs, mais finalement, les MNBC trouveront leur voie. La garantie que je peux vous offrir est que notre système a été conçu pour être capable de gérer le flux d’argent, quelle que soit sa forme.
Je mettrais au défi quiconque de me démontrer en quoi notre système est inférieur à un autre.
Agence Ecofin : Et en ce qui concerne la Sécurité, qui est un aspect important alors que les attaques cyber se multiplient sur le continent ?
Mike Ogbalu III : Nous avons franchi un pas en avant en matière de sécurité, non pas pour bâtir un système perçu comme inférieur à d’autres systèmes mondiaux, mais plutôt pour ériger une plateforme qui puisse rivaliser avec les meilleurs à l’échelle mondiale. Ainsi, notre système a été soumis à des évaluations de capacité rigoureuses, des tests d’intrusion et des audits de systèmes effectués par des tiers indépendants. En outre, nous avons obtenu la certification ISO 27001, une norme reconnue en matière de sécurité de l’information, ainsi que la certification ISO 27701 relative à la confidentialité et à la protection des données.
Ces approbations garantissent que notre système est non seulement fonctionnel à l’échelle mondiale, mais qu’il peut aussi être comparé à n’importe quel autre système de n’importe quel pays. Je mettrais au défi quiconque de me démontrer en quoi notre système est inférieur à un autre.
Agence Ecofin : Comment se manifeste le soutien politique à l’initiative ?
Mike Ogbalu III : Le soutien que nous avons reçu est conséquent. Le président du Kenya a exprimé sa volonté de voir cette initiative se propager à travers le continent, un sentiment que partagent de nombreux autres dirigeants africains. Nous avons également reçu un soutien significatif du secrétaire de l’Accord de Libre-Échange Continental Africain (ZLECAF), et il est important de souligner que cette initiative ne provient pas uniquement d’Afreximbank. Il s’agit d’une initiative pilotée conjointement par le secrétariat de ZLECAF et la Commission de l’Union africaine. Nous sommes donc convaincus que nous sommes sur la bonne voie.
Interview réalisée par Fiacre E. Kakpo, envoyé spécial à Accra
by : Agence Ecofin
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