le FMI prescrit le retour des taux d’intérêt sur les prêts bancaires ou une réforme de la finance islamique

(Agence Ecofin) – L’institution de Bretton Woods pense que cela améliorera l’activité bancaire dans le pays, tout en lui permettant une transition vers une finance islamique effective.

Le Fonds monétaire international a recommandé que les banques commerciales actives en Libye soient de nouveau autorisées à pratiquer des taux d’intérêt sur les crédits accordés à leurs clients, faute de pouvoir effectuer une transition complète vers la finance islamique et l’offre de produits financiers islamiques, après dix années de processus.

« Les autorités devraient soit permettre la coexistence des banques conventionnelles et islamiques, soit établir une feuille de route pour que les banques adoptent pleinement la finance islamique et développent des produits de prêt conformes à la charia. Un plan de sortie devrait être convenu avec les banques qui ne sont pas en mesure de faire la conversion afin d’allouer les ressources aux banques capables de fournir du financement », peut-on lire dans le document.

Le FMI soutient sa recommandation en soulignant que le ratio de prêts à l’économie sur le PIB est resté le même depuis 2014, ce qui signifie que la légalisation de la finance islamique n’a pas suffi à stimuler l’activité bancaire dans un pays qui doit encore trouver des fondamentaux politiques solides après des années de socialisme sous l’ère Khadafi et des conflits interminables après sa disparition.

En effet, la Libye compte actuellement 20 banques avec un total combiné d’environ 143 milliards de dinars libyens d’actifs (30 milliards de dollars). Cependant, les prêts et les facilités de crédit représentent moins de 15% des actifs du secteur bancaire, la majorité étant constituée de soldes détenus à la Banque centrale de Libye (BCL). Le ratio de crédits par rapport au PIB n’était que de 12% en 2022, ce qui reflète les difficultés auxquelles le secteur bancaire libyen est confronté.

« Un conseil composé de savants qualifiés en matière de lois islamiques doit approuver les produits avant qu’ils ne soient proposés par une banque islamique. Cependant, ce conseil islamique n’est généralement pas responsable de la structuration des produits », précise le FMI, qui suggère également que le personnel des banques doit acquérir les compétences nécessaires pour développer des produits de finance islamique répondant aux besoins des clients et susceptibles d’obtenir les approbations requises.

L’un des défis identifiés avec le système actuel est qu’après l’abolition de la pratique des taux d’intérêt, la Banque centrale n’a pas prévu de cadre pour répondre aux besoins de liquidité à court terme. Les banques ont été contraintes de placer leurs excédents de liquidité dans les coffres de la BCL, ce qui explique, selon le FMI, pourquoi le marché du crédit a stagné. L’institution a reconnu ses lacunes. Elle souhaite de ce fait introduire de « meilleurs » standards et a sollicité un accompagnement technique du Fonds monétaire international.

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by : Agence Ecofin

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