(BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT) – Le président zimbabwéen, Emerson Mnangagwa, a appelé les investisseurs à prendre la mesure des immenses opportunités d’investissement au Zimbabwe et à éviter de se laisser décourager par la perception négative du risque.
Le Zimbabwe, qui était autosuffisant en matière de production alimentaire et qui était un important exportateur de blé, de tabac et de maïs à destination des 14 membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe, d’autres pays africains et du reste du monde avant l’an 2000, a vu ses exportations s’effondrer. Avant 2000, l’agriculture représentait 40 % de toutes les exportations du pays. En 2010, cette part était tombée à 2 %.
Le président s’est exprimé jeudi lors d’un événement organisé en marge des Market Days de l’Africa Investment Forum 2022 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Cet événement a mis l’accent sur les nombreuses opportunités d’investissement au Zimbabwe. Plusieurs ministres ont accompagné le président, en l’occurrence le ministre des Affaires étrangères Frederick Shava, le ministre des Finances et du Développement économique Mthuli Mcube, le ministre de l’Agriculture Anxious Masuka et celui de l’Industrie et du Commerce Sekai Nzenza.
« L’objectif est de convaincre le capital mondial réuni dans cette ville qu’il existe des possibilités d’investissement au Zimbabwe », a déclaré le président Mnangagwa.
La Banque africaine de développement et sept de ses partenaires ont créé l’Africa Investment Forum – la principale plateforme d’investissement en Afrique – pour attirer les investissements et les capitaux en Afrique. Les Market Days 2022 du forum, qui se déroulent du 2 au 4 novembre, comportent des séances de boardrooms qui font la promotion des secteurs dans lesquels l’Afrique a un avantage comparatif. On peut citer, par exemple, la musique, le cinéma, la mode, le textile et le sport.
Le président Mnangagwa a déclaré que le président de la Banque africaine de développement Akinwumi Adesina, l’avait invité au forum lors de sa visite au Zimbabwe en début d’année. M. Adesina a accepté de défendre la stratégie d’apurement de la dette du Zimbabwe. Le Zimbabwe a souffert des sanctions imposées par l’Union européenne et d’autres pays occidentaux.
« Notre mission ici est de nous expliquer, d’assurer aux investisseurs que le Zimbabwe est une destination sûre pour les investissements », a déclaré le président Mnangagwa.
M. Adesina a déclaré que le Zimbabwe pouvait compter sur le soutien ferme de la Banque africaine de développement. Il a confirmé l’approbation par la banque d’un don de 4 millions de dollars pour soutenir la création d’un secrétariat chargé de faire avancer la question de l’apurement des arriérés de dette du pays.
« Je connais l’histoire du Zimbabwe, les opportunités et le potentiel du Zimbabwe », a déclaré M. Adesina. « Je pense que le Zimbabwe n’est pas aussi risqué que vous le pensez… Les opportunités pour le secteur privé sont illimitées. »
M. Adesina a décrit les nombreux domaines d’investissement potentiels du pays, notamment l’acier, l’agriculture et les technologies de l’information et de la communication. Il a indiqué que la banque apportait son soutien dans ces secteurs et dans bien d’autres. La Banque africaine de développement a également accordé un don au Zimbabwe pendant la pandémie de Covid-19, intervenant là où d’autres institutions ne l’avaient pas fait.
« Le Zimbabwe est résolument engagé… Le Zimbabwe sera à nouveau le grenier de l’Afrique. Je serai à vos côtés », a-t-il assuré.
Les ministres du président Mnangagwa se sont également montrés optimistes quant aux perspectives d’investissement au Zimbabwe.
M. Ncube a déclaré que l’Agence zimbabwéenne d’investissement et de développement (ZIDA) est le guichet unique du pays pour les investisseurs potentiels. « Avec la ZIDA, votre investissement est sûr… nous avons les capacités… nous vous attendons », a déclaré le ministre des Finances.
M. Nzenza a indiqué que le pays se focalisait tout particulièrement sur l’exploitation minière, l’agriculture, le tourisme et l’industrie manufacturière, en produisant par exemple du coton localement et des batteries au lithium.
« Il ne fait aucun doute que les sanctions sont douloureuses, mais le Zimbabwe est ouvert aux affaires. Les mots clés sont la valeur ajoutée… nous exportions des matières premières brutes, aujourd’hui nous devons les transformer », a déclaré M. Nzenza.
M. Masuka a déclaré qu’à son avis, la plus grande opportunité était le programme de réforme agraire dans lequel le Zimbabwe s’est engagé. Le gouvernement a placé l’agriculture au premier rang de ses priorités. « Nous voulons développer l’agriculture… il y a d’énormes possibilités. L’agriculture nous permettra de réaliser la vision 2030 », a déclaré M. Masuka.
Les panélistes du secteur privé présents à l’événement étaient invités à donner des conseils aux investisseurs potentiels au Zimbabwe. Il s’agissait de Marjorie Mayida, directrice générale de Old Mutual, la principale compagnie d’assurance du Zimbabwe, de George Manyere, directeur général de Brainworks, une société zimbabwéenne cotée aux bourses de Johannesburg et de Londres ; Kalpesh Patel, directeur général du groupe SteelMakers ; et Peggy Mapondera, directrice des investissements chez Mapondera PLC, un groupe panafricain d’investissements diversifiés.
George Manyere, de Brainworks Ltd, a déclaré que les performances économiques du Zimbabwe par rapport à celles de pays voisins comme la Zambie, le Malawi et le Mozambique – qui ne font pas l’objet de sanctions et bénéficient du soutien de la communauté internationale des prêteurs – étaient la preuve de la capacité du pays à être performant malgré la perception du risque, et le principal argument de vente.
Tshepidi Moremong, directrice des opérations d’Africa50, a relevé les progrès et les opportunités en matière de transport, de logistique et d’infrastructures. Elle a indiqué qu’à la suite d’une mission à Harare le mois dernier, Africa50 allait signer un protocole d’accord, portant spécifiquement sur le recyclage des acides.
Kapesh Pattel de SteelMakers a conseillé de rencontrer les investisseurs pour essayer de démystifier les perceptions négatives et trompeuses concernant le Zimbabwe.
Pour la première fois depuis la création de l’Africa Investment Forum en 2018, trois transactions commerciales prometteuses en provenance du Zimbabwe ont réussi à atteindre le stade des discussions en boardroom lors des Market Days de l’African Investment Forum.
Parmi les hauts responsables de la Banque africaine de développement présents à cet événement parallèle, figuraient Leila Mokaddem, directrice générale pour la région Afrique australe, Moono Mupotola, cheffe de bureau pays pour le Zimbabwe et Kevin Urama, économiste en chef par intérim et vice-président chargé de la Gouvernance économique et de la Gestion des connaissances.
La plateforme Africa Investment Forum est une initiative de la Banque africaine de développement et de sept autres institutions de développement : Africa 50, Africa Finance Corporation, la Banque africaine d’import-export, la Banque de développement de l’Afrique australe, la Banque de commerce et de développement de l’Afrique orientale et australe, la Banque européenne d’investissement et la Banque islamique de développement.
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