(Agence Ecofin) – Alors que l’utilisation d’Internet enregistre un bond spectaculaire sur le continent africain, de nouveaux défis commencent à apparaître. En plus des difficultés pour avoir accès à une connexion de qualité, les menaces liées à la sécurité des réseaux se font de plus en plus aiguës.
D’après un rapport publié par la société Kaspersky, spécialiste de la sécurité des systèmes d’information, le nombre de cyberattaques par hameçonnage est en nette évolution au Nigeria et au Kenya. L’information a été rendue publique sur son site internet, ce jeudi 29 septembre.
En effet, entre les premier et deuxième trimestre 2022, la société révèle que des banques, des systèmes de paiement et des sites de commerce électronique ont été attaqués dans ces pays d’Afrique subsaharienne. Rien qu’au Kenya, un total de 100 192 attaques par hameçonnage a visé des organisations au deuxième trimestre de cette année. Ces chiffres représentent une hausse de 201% par rapport au premier trimestre. Les secteurs ayant subi la plus grande part des attaques sont les sites de commerce électronique (58%), les banques (21%) et les systèmes de paiement (21%).
Au Nigeria, ce sont 61 344 attaques par hameçonnage qui ont été enregistrées, soit une augmentation de 79 % par rapport au premier trimestre, avec quasiment les mêmes cibles. La plus grande part des attaques était dirigée vers les sites de commerce électronique (52%), suivis par les systèmes de paiement (42%) et les banques (6%).
« Les entreprises qui tentent de garder une longueur d’avance sur ces cyberattaques complexes et en constante évolution doivent faire de la prévention de la fraude un point central afin de contrôler les transactions frauduleuses, de réduire le risque de fraude à l’avenir et d’éviter les atteintes à la réputation », a expliqué Emad Haffar, responsable des experts techniques chez Kaspersky
Selon des données fournies par l’Union internationale des télécommunications (UIT), le taux de pénétration d’Internet en Afrique était de 33% en 2021. Pour l’Afrique subsaharienne, ce pourcentage enregistre une courbe croissante depuis plusieurs années. Le nombre de personnes utilisant Internet est passé de 6% en 2010 à 30% en 2020, dans cette partie du continent.
Notons que cette croissance impressionnante d’Internet reste, toutefois, ralentie par un déficit de couverture auquel s’ajoute un problème de sécurité. C’est conscient de ces défis qui menacent le développement économique et social du continent que l’UIT appelle les Etats africains à se mobiliser pour une connectivité universelle et significative.
Dans son « Global Connectivity Report 2022 », l’agence onusienne soutient qu’en plus de faciliter l’accès des populations à un service Internet de qualité et abordable, les pays africains doivent aussi investir pour garantir une expérience en ligne sûre aux populations via des mesures de sécurité, notamment de protection de la vie privée.
Jean-Marc Gogbeu
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by : Agence Ecofin
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