(Agence Ecofin) – Le Zimbabwe recevra un projet d’énergie renouvelable qui introduit le Bitcoin dans sa structure de financement. Même si cette alternative suscite un réel un intérêt, il n’est pas certain qu’elle soit répliquée à grande échelle.
Sun Exchange, une entreprise sud-africaine qui mobilise des ressources financières par des appels de fonds au public (crowdfunding) a annoncé avoir obtenu 1,4 million $ pour la réalisation d’un projet d’énergie durable au Zimbabwe. Conformément à sa méthode d’exécution, elle met en vente des cellules photovoltaïques qui, cette fois, ont été achetées par 1905 personnes dans 98 pays.
Les acquéreurs de ces actifs énergétiques les mettent à la disposition de projets d’électrification dans des zones peu ou pas desservies par le réseau. Le remboursement s’effectuera une vingtaine d’année plus tard, soit en Bitcoin, soit en rand sud-africain. Selon Sun Exchange, généralement, 60% de ses contributeurs acceptent de se faire rembourser en Bitcoin.
Selon le modèle économique qui est choisi par Sun Exchange, les projets qui bénéficient des infrastructures ainsi financées, ne paient pas pour l’installation mais pour l’électricité, dont le coût est inférieur à celui des réseaux nationaux. Les investisseurs qui ont contribué à sa réalisation reçoivent à terme un taux de rendement estimé à 16,7%, ce qui reste un gain élevé, comparé aux autres produits de placement comme les assurances vie. De plus, pour ceux qui acceptent le paiement en Bitcoin, il y a une perspective de hausse de valeur attribuée à cette cryptomonnaie.
Le modèle actuel se présente comme une alternative au gap de financement des projets d’énergie renouvelable en Afrique. Mais il n’est pas certain que cela puisse être répliqué pour la réalisation de projets de plus grandes ampleurs, susceptibles satisfaire les besoins en énergie des secteurs productifs, ou de régler le problème d’accès à l’électricité pour les 600 millions d’Africains qui en sont encore privés, selon des statistiques officielles de plusieurs institutions.
Le financement durable de l’accès à l’électricité et de la transition énergétique sont, en Afrique, un défi majeur. L’accès au marché des capitaux est contraint au niveau international par une perception élevée du risque africain. Et les banques centrales africaines peuvent difficilement recourir à la création monétaire, contrairement à leurs consœurs des pays développés. L’électrification est pourtant vitale pour les ambitions d’émergence des pays africains.
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by : Agence Ecofin
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