(Agence Ecofin) – Les fintechs, ou entreprises en démarrage qui sont axées sur l’utilisation ou la fourniture des technologies modernes et innovantes dans le domaine financier, se développent rapidement en Afrique. Mais comme l’a constaté Microsave Consulting dans une étude publiée en mars 2020 l’Afrique francophone sur ce sujet, « accuse un retard par rapport à sa partie anglophone »
L’étude qui a porté sur 6 pays d’expression française en Afrique subsaharienne relève, qu’avec respectivement 37 et 24 fintechs à la fin de l’année 2019, la Côte d’Ivoire et le Sénégal sont en tête pour ce qui est du secteur. Les gouvernements y sont conscients de la nécessité d’exploiter le numérique et certains prennent des initiatives pour stimuler l’entrepreneuriat. Toutefois, si des réformes sont en cours pour les entreprises du domaine, des investissements supplémentaires restent nécessaires pour améliorer la capacité des fintechs.
Pour les pays analysés (Côte d’Ivoire, Togo, Sénégal, République démocratique du Congo, Benin et Mali), Les fintechs se concentrent principalement sur la facilitation de la distribution des offres de services financiers. Ainsi, le gros des solutions du secteur est concentré sur le paiement. Dans ce contexte, le potentiel de disruption est limité par des modèles d’imitation et par l’absence d’un cadre réglementaire.
Pour cette raison, selon l’auteur, les gouvernements d’Afrique francophone devraient réfléchir à la manière dont des interventions de fintechs pourraient améliorer les capacités financières et les compétences digitales pour exploiter l’économie numérique. Car faute de disposer des outils et des compétences nécessaires, la fracture numérique s’aggravera pour les personnes non bancarisées.
En effet, un des principaux défis des fintechs, c’est que beaucoup d’entre elles ont du mal à atteindre la maturité en raison du manque de compétences managériales de leurs fondateurs et de leur incapacité à trouver un soutien approprié. Les systèmes éducatifs de ces pays ainsi que certaines de leurs cultures, sont peu propices à l’entrepreneuriat. Les fintechs y ont donc besoin d’être accompagnées et soutenues par des spécialistes qui comprennent le monde des start-ups.
Une solution clé pour atteindre une meilleure inclusion financière via les fintechs en Afrique francophone, est de travailler sur la mise en place d’une réglementation favorable. Cela aidera à stimuler les capacités des fintechs et facilitera l’introduction de produits et services innovants, autres que les solutions de paiements.
Il faudra aussi travailler sur l’accès des fintechs locales, aux opportunités de financement, d’autant que la plupart des ressources destinées aux entrepreneurs ne sont disponibles qu’en anglais. Il est important de penser à la mise en place des fonds de garanties, ou des mesures appropriées d’incitations fiscales. Mais il faudra aussi travailler sur la capacité des promoteurs des FinTechs à faire du réseautage avec des gérants de fonds d’investissement ou de capital-risque. Enfin un accent devra être mis sur l’analyse et la compréhension des besoins effectifs du marché.
Ces solutions opérationnelles ont fait l’objet de plusieurs activités par MicroSave Consulting, qui possède des outils nécessaires à l’accompagnement des pays qui souhaitent connaître des changements positifs dans le domaine. Avec près 850 projets de services financiers digitaux et près de 9000 spécialistes de l’inclusion financière formés dans le monde, l’entreprise est devenue un acteur clé de la transformation dans le secteur.
by : Agence Ecofin
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