(Agence Ecofin) – Les pertes de valeurs boursières pour les sociétés cotées sur les marchés financiers pleinement actifs en Afrique ont atteint 142,6 milliards $ selon des données de la plateforme Capital IQ et auxquelles l’Agence Ecofin a eu accès. Près de 716 entreprises cotées ont ainsi vu leurs valeurs boursières baisser entre le 1er janvier et le 31 mars 2020.

Pour 110 autres entreprises, aucune évolution particulière des valeurs boursières n’a été constatée. Une petite note positive toutefois, 143 sociétés cotées ont vu leurs capitalisations boursières respectives augmenter. Mais pour l’ensemble, cela ne représente qu’une amélioration de 8,8 milliards $. On peut estimer que la perte nette sur l’ensemble des sociétés cotées en Afrique est de l’ordre de 133,8 milliards $.

Pour environ 543 de ces sociétés, le repli de la valorisation boursière est au-dessus de 10%. Cette actualité n’a pas été particulièrement commentée par les analystes. Mais on peut poser l’hypothèse forte que le triple choc que représentent la baisse des produits pétroliers, les impacts économiques du coronavirus et les restrictions quasi simultanées des activités économiques dans le monde a contribué fortement à cette situation.

En 2019, de nombreux gouvernements africains ont continué de travailler pour stabiliser leur lourd endettement et réduire les pressions sur leurs profils de crédit. Ces plans reposaient généralement sur des hypothèses de conditions économiques et financières globalement stables. Les chocs actuels exercent une forte pression sur la possibilité de ces pays à réduire rapidement les dépenses publiques et redonner de nouvelles orientations budgétaires. Les prochaines vagues de réactions face au coronavirus sont à suivre.

Idriss Linge